samedi 6 février 2010

Quand les cobayes sont malades

Ouf, quelle semaine nous venons de vivre… Pris dans les bactéries et la bureaucratie américaine, je vous garanti que nous avions hâte que la fin de semaine arrive!

Allons-y chronologiquement. Lundi midi, mon téléphone sonne sur l’heure du lunch (oui oui, un cellulaire, je sais que vous êtes tous ébahi). C’est la garderie qui appelle pour que j’aille chercher Popo; elle a des sécrétions jaunâtres dans les yeux. Sept bébés enrhumés qui se toussent dans le visage les uns les autres et qui se morvent dessus, ça passe, mais oh là, la conjonctivite est persona non grata dans les garderies du Massachussetts! Je me rends donc à la dite garderie et je pique une jasette à la directrice en attendant que Popo se réveille de sa sieste. Comme je dois aller voir un médecin, et que je n’ai pas encore d’assurance santé, je lui demande bien candidement combien de bidoux je peux m’attendre à payer pour une consultation. Sa réponse, qui manquait de clarté, semblait m’indiquer que ça tournait autour de quelques centaines de dollars. Après avoir consulté d’autres avis, je me résous à m’inscrire de ce pas à l’assurance santé de Harvard, chose que je n’avais pas fait encore car je n’avais pas eu mon paquet d’information. L’explication viendra plus tard; en faisant mon inscription à Harvard mon adresse a été mal rentrée dans le système… Il y a un heureux élu plus haut sur ma rue qui a eu mon paquet d’information et mon premier chèque de paye.

À partir d’ici, vous avez deux options : si vous aimez la maison de fou dans Les 12 travaux d’Astérix, continuez à lire; sinon, passez au prochain paragraphe.

Acte 1. Nous sommes donc lundi PM, je désire souscrire à mon assurance santé. J’appelle donc le bureau responsable de l’assurance santé. Ils me disent que je n’ai pas le choix de m’inscrire sur internet. Mais pour m’inscrire sur internet, j’ai besoin d’un PIN, que je n’ai toujours pas reçu car il s’agit d’une lettre. J’appelle le bureau qui s’occupe du PIN. Ils me disent que je dois faire la demande en ligne, et cocher l’option « envoyer le PIN par email ». Cependant mon email doit être sur le serveur X pour que cette option soit disponible. J’appelle donc le bureau qui s’occupe du serveur X, qui met mon email sur le serveur, ce qui me permet d’avoir mon PIN et de souscrire à mon assurance. Le tout sera « processé » pendant la nuit. Acte 2, mardi AM. J’appelle le bureau des assurances afin d’avoir mon numéro d’assurance pour prendre un rendez-vous chez le pédiatre. J’obtiens un numéro. J’appelle la clinique de pédiatrie associée à Harvard la plus proche de chez nous. Je dois d’abord enregistrer Popo. J’appelle donc pour enregistrer Popo. Ce faisant, je donne mon numéro d’assurance; on me dit qu’il n’est pas bon. Rappelle les assurances pour avoir le bon numéro (la première madame avait oublié de me donner les 3 lettres qui vont avant le numéro). Rappelle le bureau d’enregistrement pour compléter l’enregistrement. Rappelle la clinique de pédiatrie. Rappelle la compagnie d’assurance pour donner le nom du médecin qui soignera Popo pour que le médecin soit remboursé. Acte 3. Arrive à la clinique, au « check-in » des patients. Le petit monsieur ne trouve pas le dossier de Popo, ne comprends pas les assurances qui vont avec, rien ne va, appelle une petite madame pour l’aider, trouve mon dossier, me demande 12 fois si j’ai bel et bien pris des assurances, me redemande la date de naissance de Popo, d’épeler son nom, bref 45 minutes plus tard j’ai la permission d’aller voir un médecin mais le petit monsieur n’est pas trop convaincu. Ce n’est que lorsque la pédiatre examinera Popo et me demandera, êtes-vous sûre qu’elle a 23 mois? Que je comprendrai qu’à l’enregistrement ils ont mal rentré la date de naissance de Popo et que c’est pour ça qu’ils ne trouvaient pas ses assurances à l’entrée. En revenant de chez le médecin, j’avais mal à la tête.

Alors finalement, si on oubli le dédale bureaucratique, à quoi ça ressemble le système de santé de Boston? Eh bien, comme ça semble être le cas pour beaucoup de chose ici, si tu as de l’argent, c’est impeccable; sinon… J’ai appelé à 10h am pour avoir un rendez-vous avec un pédiatre; ils m’ont demandé l’heure qui conviendrait le mieux. 11h? Pas de problème, 11h ça sera. L’aile de pédiatrie est neuve, propre, une infirmière vient voir le bébé avant le médecin, la gentille pédiatre fait un examen complet, prend son temps, prend tout en note. C’est beau, c’est propre, c’est disponible en tout temps et facile d’avoir un rendez-vous. Si tu as des assurances. Et grâce à Harvard, l’assurance est accessible; les labos paient 80% des assurances de leurs employés, ce qui fait qu’il ne me reste « que » 20% à payer. Heureusement, car si je payais 100%, ça serait comme louer un deuxième appart… À Boston.

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