samedi 13 février 2010

Ravitaillement

Depuis quelques jours, Mec1 et moi désespérons de trouver de la bonne bouffe. Partir de Montréal à quelques pas du marché Jean-Talon pour aller dans une grande ville américaine, c’est dur sur les papilles. Comment se contenter dans les Stop and Shop, où s’enchaînent les allées complètes d’eau sucrée (liqueur et faux-jus), de bonbons, et de repas préparés congelés? J’exagère un peu, dans le sens qu’en plus de ces allées il y a possibilité de trouver fruits, légumes et autres produits potables pour vraiment pas cher, mais reste que c’est le paradis de la cochonnerie. Il y a cependant des trucs introuvables. Du yogourt pas « low fat »? Des pains baguettes potables? Des bagels qui ne pèsent pas 1/2 livre chaque? Des gâteaux qui ne sont pas d’une drôle de couleur? Que de quêtes en perspectives…

D’abord, la viande. Ici, le steak haché se vend en % de gras; l’extra-maigre québécois serait du 97%, le maigre, du 93%, mi-maigre, 88% (évaluation très approximative). Alors si vous ne voulez pas que votre viande bouille au lieu de rôtir quand vous la faites cuire, il faut acheter au moins du 93%, sinon du 95% en montant. Mais c’est 1) difficile à trouver et 2) ultra-cher. Alors pour l’instant le bœuf haché… Pas trop un succès. Pour le reste, sous recommandation de mes amis Bostonnais, nous achetons généralement notre viande chez Costco. Nettement moins cher pour plus de qualité.

Pour les fruits et légumes, un Stop and Shop de qualité peut subvenir aux besoins pas trop excentriques. Une belle invention américaine : les fèves vertes déjà coupées aux extrémités. Beaucoup de temps sauvé! L’hiver n’aidant pas, les légumes et les fruits ne goûtent rien, mais c’est vrai à Montréal aussi.

Mais la bouffe qui goûte quelque chose, où est-elle? Des yogourts avec du gras (Liberté Méditerranéen, rien de moins) sont vendus dans les Wholefoods, qui compte 5-6 franchises à Boston. Les pains baguettes dignes de ce nom sont denrées rares ici; il semble que seule la boulangerie « Clearflour » fasse du bon pain. Nous avons testé pains et pâtisseries, et pour l’instant nous n’avons pas été déçus. Il semble qu’il soit possible de trouver des bagels pas trop pires proche de la boulangerie, i.e. à 15 minutes de la maison en voiture. Ce sera un de nos prochains tests… Mesurez votre chance d’avoir de la vraie bouffe, non-américains… Nous, on va noyer notre tristesse dans le vin nettement moins cher qu’au Québec… ;)

jeudi 11 février 2010

Nouvelles du temps qui passe

Eh bien, la fameuse tempête de neige a fait patate ici! Après avoir mouillassé pendant tout l’après-midi mercredi, le ciel a déchargé un gros 5 cm (et je suis généreuse!) de neige blanche pendant la soirée. Et pourtant, à 13h mercredi tout le monde avait congé, fermeture préventive des bureaux pour ne pas qu’il y ait embouteillage et/ou accident en soirée. Tout le monde, excluant les chercheurs post-doctoraux évidemment. Ça prends plus que quelques centimètres de neige pour nous effrayer!

Sur un autre sujet, quelques nouvelles de Popo magique. Magique? Eh bien oui! Après nous avoir surpris en commençant à marcher à quatre pattes il y a deux semaines, mademoiselle s’est décidée à se faire aller les deux pattes. Elle avait fait quelques pas lors de notre arrivée ici, puis ne voulait plus rien savoir de marcher sans aide. Depuis une semaine, elle acceptait de faire quelques pas dans sa chambre, la seule pièce de la maison pourvue de tapis (beige). Et aujourd’hui, pouf! Elle s’est fait aller les bottines à la garderie, et ce soir à la maison. C’est beau à voir! Je ne comprends pas pourquoi elle marche les bras en l’air cependant…

mardi 9 février 2010

Question de température

Que fait-il présentement à Boston? Portons-nous le manteau léger, ou le manteau de ski? La réponse se situe un peu entre les deux; il fait généralement 5-10 degrés plus chaud ici qu’à Montréal. On se sauve donc généralement des froids frigorifiques (pléonasme-city, me voici). Par exemple, il y a deux semaines la télévision annonçait à grand renfort de musique dramatique une « cold alert », où le mercure n’est pas descendu en bas de -10. Pas de quoi mettre ses combines… Je dois cependant admettre que l’humidité ambiante rend le froid plus pénétrant.

Malgré tout ça, on ne se croirait pas ici en Floride, comme tente pourtant de nous laisser croire la très mauvaise isolation des habitations. Sérieux, aucune fenêtre double, même pas la porte patio? Le plancher du sous-sol, en céramique, directement sur le béton de la fondation? Et ensuite ils capotent sur leur facture de chauffage, que ça soit à l’huile (le plus courant ici) ou à l’électricité (ce que j’ai). Non mais... Pour économiser des bidoux, nous avons baissé tous les thermostats à 60-65 F, et chauffons le matin et le soir avec notre poêle à granule. C’est froid en ti-pépère quand on se lève le matin cependant! Il n’y a que Popo la chanceuse avec une température douillette dans la chambre. Faut croire que cela a ses avantages, être un bébé…

Ils annoncent une « tempête » de neige pour demain, 1 pied de neige à partir du milieu de la journée. Eh bien, les fermetures d’écoles sont déjà légion et diffusées à la télévision. Selon nos amis déjà établis ici, c’est le bordel quand il neige côté circulation, alors ils ferment tout, MIT inclus. On verra bien demain…

samedi 6 février 2010

Quand les cobayes sont malades

Ouf, quelle semaine nous venons de vivre… Pris dans les bactéries et la bureaucratie américaine, je vous garanti que nous avions hâte que la fin de semaine arrive!

Allons-y chronologiquement. Lundi midi, mon téléphone sonne sur l’heure du lunch (oui oui, un cellulaire, je sais que vous êtes tous ébahi). C’est la garderie qui appelle pour que j’aille chercher Popo; elle a des sécrétions jaunâtres dans les yeux. Sept bébés enrhumés qui se toussent dans le visage les uns les autres et qui se morvent dessus, ça passe, mais oh là, la conjonctivite est persona non grata dans les garderies du Massachussetts! Je me rends donc à la dite garderie et je pique une jasette à la directrice en attendant que Popo se réveille de sa sieste. Comme je dois aller voir un médecin, et que je n’ai pas encore d’assurance santé, je lui demande bien candidement combien de bidoux je peux m’attendre à payer pour une consultation. Sa réponse, qui manquait de clarté, semblait m’indiquer que ça tournait autour de quelques centaines de dollars. Après avoir consulté d’autres avis, je me résous à m’inscrire de ce pas à l’assurance santé de Harvard, chose que je n’avais pas fait encore car je n’avais pas eu mon paquet d’information. L’explication viendra plus tard; en faisant mon inscription à Harvard mon adresse a été mal rentrée dans le système… Il y a un heureux élu plus haut sur ma rue qui a eu mon paquet d’information et mon premier chèque de paye.

À partir d’ici, vous avez deux options : si vous aimez la maison de fou dans Les 12 travaux d’Astérix, continuez à lire; sinon, passez au prochain paragraphe.

Acte 1. Nous sommes donc lundi PM, je désire souscrire à mon assurance santé. J’appelle donc le bureau responsable de l’assurance santé. Ils me disent que je n’ai pas le choix de m’inscrire sur internet. Mais pour m’inscrire sur internet, j’ai besoin d’un PIN, que je n’ai toujours pas reçu car il s’agit d’une lettre. J’appelle le bureau qui s’occupe du PIN. Ils me disent que je dois faire la demande en ligne, et cocher l’option « envoyer le PIN par email ». Cependant mon email doit être sur le serveur X pour que cette option soit disponible. J’appelle donc le bureau qui s’occupe du serveur X, qui met mon email sur le serveur, ce qui me permet d’avoir mon PIN et de souscrire à mon assurance. Le tout sera « processé » pendant la nuit. Acte 2, mardi AM. J’appelle le bureau des assurances afin d’avoir mon numéro d’assurance pour prendre un rendez-vous chez le pédiatre. J’obtiens un numéro. J’appelle la clinique de pédiatrie associée à Harvard la plus proche de chez nous. Je dois d’abord enregistrer Popo. J’appelle donc pour enregistrer Popo. Ce faisant, je donne mon numéro d’assurance; on me dit qu’il n’est pas bon. Rappelle les assurances pour avoir le bon numéro (la première madame avait oublié de me donner les 3 lettres qui vont avant le numéro). Rappelle le bureau d’enregistrement pour compléter l’enregistrement. Rappelle la clinique de pédiatrie. Rappelle la compagnie d’assurance pour donner le nom du médecin qui soignera Popo pour que le médecin soit remboursé. Acte 3. Arrive à la clinique, au « check-in » des patients. Le petit monsieur ne trouve pas le dossier de Popo, ne comprends pas les assurances qui vont avec, rien ne va, appelle une petite madame pour l’aider, trouve mon dossier, me demande 12 fois si j’ai bel et bien pris des assurances, me redemande la date de naissance de Popo, d’épeler son nom, bref 45 minutes plus tard j’ai la permission d’aller voir un médecin mais le petit monsieur n’est pas trop convaincu. Ce n’est que lorsque la pédiatre examinera Popo et me demandera, êtes-vous sûre qu’elle a 23 mois? Que je comprendrai qu’à l’enregistrement ils ont mal rentré la date de naissance de Popo et que c’est pour ça qu’ils ne trouvaient pas ses assurances à l’entrée. En revenant de chez le médecin, j’avais mal à la tête.

Alors finalement, si on oubli le dédale bureaucratique, à quoi ça ressemble le système de santé de Boston? Eh bien, comme ça semble être le cas pour beaucoup de chose ici, si tu as de l’argent, c’est impeccable; sinon… J’ai appelé à 10h am pour avoir un rendez-vous avec un pédiatre; ils m’ont demandé l’heure qui conviendrait le mieux. 11h? Pas de problème, 11h ça sera. L’aile de pédiatrie est neuve, propre, une infirmière vient voir le bébé avant le médecin, la gentille pédiatre fait un examen complet, prend son temps, prend tout en note. C’est beau, c’est propre, c’est disponible en tout temps et facile d’avoir un rendez-vous. Si tu as des assurances. Et grâce à Harvard, l’assurance est accessible; les labos paient 80% des assurances de leurs employés, ce qui fait qu’il ne me reste « que » 20% à payer. Heureusement, car si je payais 100%, ça serait comme louer un deuxième appart… À Boston.