samedi 30 janvier 2010

La survie dans un nouveau milieu

(Je m’excuse d’avance si cette entrée comporte des notions obscures pour certains)

Comme le but final de cette expérience de délocalisation à moyen terme est d’acquérir de l’expérience de travail, il est légitime pour l’observateur extérieur d’examiner cette variable. À quoi ça ressemble, travailler à Harvard?

Commençons d’abord avec une terrible désillusion : je n’ai pas gravie d’échelon côté techno/flamboyant/moderne concernant les installations de recherche. Vrai, mon building a de la gueule, avec son extérieur tout en marbre blanc. Mais pour le labo… On peut dire qu’il possède un charme désuet. Disons que je n’avais pas jusqu’ici vu de congélateur -80oC tombeau, ou encore d’entonnoir en céramique de 4 litres! Aussi, je n’ai pas autant de bouffe gratuite qu’un certain comics strip nous le suggère. J’ai pu jusqu’à maintenant bénéficier d’un déjeuner-conférence, de deux 5 à 7 et d’un dîner pizza, ce qui fait une moyenne de 1 repas gratuit par semaine.

Pour le reste je ne suis pas déçue; c’est un environnement de recherche exceptionnel avec beaucoup de ressources, de discussions, et d’idées. Il y a énormément de collaborations établies entre les différents chercheurs de Harvard et avec des compagnies environnantes, ce qui permet de réaliser à peu près n’importe quel projet novateur.

Ce qui est plus difficile cependant, c’est l’adaptation au labo. Mes (nombreux!) collègues sont excessivement aidants et sympathiques, mais il reste que commencer dans un nouveau laboratoire, c’est se sentir « retomber au bas de l’échelle » : il faut tout réapprendre. Où sont les produits, les pipettes, les pétris vides? Comment fonctionne le spectrophotomètre, la « machine à couler les pétris », le microscope? Au moins celui-là est facile : c’est le même que celui que j’utilisais. Et comme je travaille avec un nouvel organisme, comment je le fais pousser, je le congèle, je le transforme? Il faut aussi se familiariser avec la littérature de mon nouveau sujet, et idéalement un peu avec celle des autres sujets du labo, question de comprendre ce qui se dit durant les labs meeting… Normalement dans 1-2 mois, tout ça devrait se placer, d’ici là, je me dégêne à harceler mes collègues!

Entrer dans le lab

Pour travailler à Harvard, même pour entrer dans n’importe quel building de Harvard, incluant les cafétérias, ça prend la carte d’identité de Harvard. Et pour avoir la carte d’identité de Harvard, il faut avoir suivi les cours de sécurités requis (risques biologiques, radioactivité et shipping de matériel biologique dans mon cas), écouté un vidéo terrible datant de 1988 sur les risques chimiques, et surtout il faut être entré dans le système (i.e. avoir rempli et signé une douzaine de papiers différents). Pour rentrer dans le système, ça prends idéalement un numéro de sécurité social qui arrive 1-2 semaines après la demande qui doit être faite minimum 10 jours APRÈS l’entrée au pays. Vous me suivez? Je n’ai toujours pas ma carte permanente. Mais ça s’en vient.

(J’ai aussi un peu hâte de voir les fameux rabais accordés à ceux qui travaillent à Harvard…)

dimanche 24 janvier 2010

Résultat de l’expérience

Pour ceux qui n’en peuvent plus du suspense, OUI, mon thermomètre à poulet a poppé après 2h30 de cuisson. Ouf, j’ai passé un premier test de cuisine américaine. Deuxième étape : réchauffer avec succès un repas prêt-à-manger.

samedi 23 janvier 2010

Caractéristiques particulières du milieu (partie I)

Il y aura sûrement plus d’une chronique à propos des choses particulières et/ou surprenantes qui sont propres à notre nouveau milieu de vie… Donc pour la première partie parlons volaille.

En spécial au Stop and Shop cette semaine, les poulets entiers à 99 cents la livre. Comme un poulet rôti, c’est toujours bon, et que nous avons en plus de la visite d’amis québécois aussi en exil en fin de semaine, nous avons donc fait l’acquisition de deux spécimens. Bien dodus, les poulets viennent en sac hermétique avec beaucoup de liquide et du gras de peau. Une chance que c’est pas cher la livre, car il y a du poids perdu entre le sac et le poulet dans sa rôtissoire. Quoiqu’il en soit, ce qui nous a épaté, c’est le thermomètre intégré au poulet. Eh oui, chaque poulet vient avec un cossin en plastique intégré qui est supposé « poppé » lorsque le poulet est cuit. Un genre de clou qui ressort… Comme le dit mon Mec1, « tsé, cuire un poulet c’est la deuxième chose que tu apprends en cuisine après faire cuire un œuf , pourquoi tu aurais besoin d’un thermomètre? ». J’ai hâte que mon poulet soit cuit pour voir si j’ai bien fait ça!

mercredi 20 janvier 2010

L'habitat naturel.

Comme première entrée en matière sur la terre de vos voisins du sud, je vous fait grâce du récit de déménagement, riche en péripétie mais relativement connu de tous. Les plus avides de rebondissement n’ont qu’à demander.

La semaine suivant notre arrivée, mes nombreux aidants et moi avons efficacement dépackté, accroché, rangé, et enjolivé notre petite maison. En effet, mon Mec1 et moi avons déniché ce que nous constatons maintenant être un bon deal. Il s’agit d’une petite maison de ville avec cour, plafond 100% stuco, sous-sol fini incluant chambre d’invité et salle de jeu/bureau, poêle à granule, électro inclus dans une jolie cuisine, le tout à 15 minute de marche de la garderie ou de mon travail, et à 5 minutes de marche du tramway-métro relativement peu efficace (appelons-là cela simplement la terrifiante ligne verte). Le prix? Ça dépend de vos points de repère; pour Montréal c’est un sacrilège, pour ici, c’est plutôt raisonnable.

Boston est une ville qui se découpe très franchement en secteur; au lieu de dire qu’ils habitent Boston, les gens parlent plutôt de leur quartier ou de leur ville. Nous sommes donc des « Mission Hillois », ou encore ceux qui habitent sur la colline. Que ceux qui doutent de la dite colline se le tienne pour dit; il ne faut pas lâcher la poussette quand on se promène car sinon Popo risque d’être décoiffée par la descente.

Contrairement à Montréal où je connaissais à peine le nom de ma voisine de pallier, ici la fraternisation entre voisin est de mise. Nos 2e voisins de droite, qui ont un bébé de 10 mois, ont sonné pour se présenter; d’autres m’ont arrêté dans la rue pour piquer une jasette, me reconnaissant comme visage nouveau avec poussette du quartier (car notre propriétaire, très connue de la rue, avait annoncé à tous notre venue). Ce n’est pas trop ma tasse de thé toute ce copinage de voisinage, mais il semble que ce soit celle de la ville; nous nous y ferons.

Introduction.

Bienvenue à tous sur mon blogue, sagement intitulé “Une petite partie de thé”. Vous n’avez pas besoin de me féliciter pour l’excellent jeu de mot bilingue.


Bref, je vais tenter de tenir ici une chronique de notre vie délocalisée dans la ville de Boston. Et il devrait même y avoir des photos en prime (si vous êtes fins, et accessoirement si j’en ai pris). La fréquence des parutions sera dictée par notre rythme de vie plus ou moins (sûrement plus que moins) trépidant, ainsi que par mon intérêt à la dite chronique, choses sur lesquelles je ne peux pas présentement me prononcer pour le moment!

Bonne lecture!