mercredi 20 janvier 2010

L'habitat naturel.

Comme première entrée en matière sur la terre de vos voisins du sud, je vous fait grâce du récit de déménagement, riche en péripétie mais relativement connu de tous. Les plus avides de rebondissement n’ont qu’à demander.

La semaine suivant notre arrivée, mes nombreux aidants et moi avons efficacement dépackté, accroché, rangé, et enjolivé notre petite maison. En effet, mon Mec1 et moi avons déniché ce que nous constatons maintenant être un bon deal. Il s’agit d’une petite maison de ville avec cour, plafond 100% stuco, sous-sol fini incluant chambre d’invité et salle de jeu/bureau, poêle à granule, électro inclus dans une jolie cuisine, le tout à 15 minute de marche de la garderie ou de mon travail, et à 5 minutes de marche du tramway-métro relativement peu efficace (appelons-là cela simplement la terrifiante ligne verte). Le prix? Ça dépend de vos points de repère; pour Montréal c’est un sacrilège, pour ici, c’est plutôt raisonnable.

Boston est une ville qui se découpe très franchement en secteur; au lieu de dire qu’ils habitent Boston, les gens parlent plutôt de leur quartier ou de leur ville. Nous sommes donc des « Mission Hillois », ou encore ceux qui habitent sur la colline. Que ceux qui doutent de la dite colline se le tienne pour dit; il ne faut pas lâcher la poussette quand on se promène car sinon Popo risque d’être décoiffée par la descente.

Contrairement à Montréal où je connaissais à peine le nom de ma voisine de pallier, ici la fraternisation entre voisin est de mise. Nos 2e voisins de droite, qui ont un bébé de 10 mois, ont sonné pour se présenter; d’autres m’ont arrêté dans la rue pour piquer une jasette, me reconnaissant comme visage nouveau avec poussette du quartier (car notre propriétaire, très connue de la rue, avait annoncé à tous notre venue). Ce n’est pas trop ma tasse de thé toute ce copinage de voisinage, mais il semble que ce soit celle de la ville; nous nous y ferons.

1 commentaire:

  1. Le copinage, ce n'est pas seulement bostonnais. En fait, selon mon expérience américaine, c'est partout pareil. Ici à New Haven, nos propriétaires nous ont quasiment pris sous leur aile comme si nous étions leurs petits enfants. Ils nous ont présenté au voisinage, ils nous invitent à plein d'événements locaux, ils font tout pour nous faciliter la vie au niveau de l'appartement (du jamais vu au Québec), et ils ont même tout organisé et payé pour la petite fête de notre mariage civil (souper dans un resto cinq étoiles compris) !

    En tant que Canadien, on critique beaucoup l'absence de programmes sociaux chez les Américains (avec raison), mais au niveau des interactions sociales individuelles, on aurait parfois intérêt à les imiter un peu plus. Surtout par rapport à ce qu'on connaît en milieu urbain au Québec (moi non plus je ne savais pas qui étaient mes voisins de palier auparavant, et je m'en foutais pas mal...).

    Au Québec, on dirait qu'on se fie toujours trop sur le gouvernement pour régler les problèmes de ceux qui sont dans la misère. Indirectement, c'est une manière facile de se déresponsabiliser. En revanche, les Américains sont plus conservateurs et attachés à leur communauté: ils s'entraident au niveau local et se foutent pas mal de ce que le gouvernement peut leur apporter (justement parce qu'il ne leur apporte pas grand-chose...). Il suffit de voir leur implication dans les organismes communautaires pour s'en convaincre. Ça n'a aucune mesure de comparaison avec l'attitude des Québécois.

    Le seul hic avec l'individualisme des anglos, c'est que leur attitude enjouée est parfois superficielle et "fake". Il t'arrivera sûrement de rencontrer une connaissance qui aura l'air plus qu'aimable dans une situation publique particulière ("Oh hello!!! How are your doing?! How are things?!, etc. avec le gros sourire intéressé et tout le tralala), mais qui fera comme si tu n'existais pas dans une autre situation donnée...

    Les interactions sociales sont parfois étranges et les rapprochements entre vrais amis sont plus difficiles au début. Les Américains sont moins naïfs et sont de nature plus méfiante que les Québécois ("After all, my neighbor may be out to get me!"). C'est très anglo comme manière de se comporter, avec tous ses bons et ses mauvais côtés.

    Enfin, bonne chance pour le blogue ! :-) Moi j'étais très assidu au début (http://nicdou.blogspot.com/), mais plus le temps passe et plus tu avances dans ta recherche, moins tu as de temps à y consacrer et plus le blogue prend le bord (surtout quand le petit bout de chou se pointe le bout du nez). Je t'invite néanmoins à prendre quelques minutes pour faire le tour de mes archives. Tu y trouveras certainement des anecdotes américaines intéressantes que tu constates probablement déjà dans ton environnement immédiat.

    Nick

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